Nao... Mais quel est ce nom ? C'est un nouveau nem chinois ?
Nao ne se mange pas. Nao n'est pas chinois. Nao est un lieu, très loin de là, et d'ici. Nao est une Terre Sauvage, belle et vivante, comme nous n'en trouvons plus beaucoup. C'est une légende urbaine, très peu connue. C'est comme celle de la Dame Blanche, celle du monstre sous votre lit, celle du Père Noël. Un jour, on y croit, parce que notre maman nous l'a bien racontée, elle nous a faits rêver. Mais un jour, on oublie, et on échappe à la vérité. Car Nao n'est pas un mensonge.
On vous conte une île de verdure, où un bateau marchand s'y est échoué. Une poignée a survécu au naufrage, et a fouillé l'île de fond en comble. Ils y ont trouvé de belles choses, offertes par mère nature : des plaines giboyeuses, des rivières claires et pures, des forêts où des animaux plus sauvages s'y reposent. La Terre et l'Eau s'harmonisaient comme le Ying et Yan, n'importe quel humain voudrait venir sur cette nouvelle terre où tout était si beau. Mais l'île appartenait déjà à quelqu'un. Ses habitants se nommaient Naïwit. Ceux-ci étaient sympathiques, et anormalement jeunes. Où étaient leurs parents ? La moyenne d'âge était de 13 ans. Malgré ceci, ils recevèrent l'équipage et leur donnèrent à manger. Ils leur firent découvrir une partie de l'île, notamment une gigantesque prairie où galopèrent des centaines de juments, d'étalons, beaux et fiers. Certains d'entre eux furent utilisés pour continuer la visite. Mais, lorsqu'ils arrivèrent à un point intéressant, le Naïwit chargé de l'affaire fit demi-tour précipitamment.
Les habitants ont démarqué une partie de l'île. L'autre est beaucoup plus petite, et surtout dépourvue de présence. On dit que l'orage y est perpétuel. Donnant vue sur une mer déchaînée, noire et profonde, se dessinent des falaises dangereuses et pointues. Non loin, se dresse un sanctuaire en ruine, délabré, immense. Seuls l'autel et l'effigie du Grand Dieu vénéré autrefois sont intacts. Le vent souffle, le froid mord, la divinité régnante y crie son pouvoir, sa domination sur l'île entière, et pas seulement sur cette parcelle sans aucun brin de vie. Sur quelques pierres éclatées, on lit dans un étrange langage;
Pompa vivere
A quadrupling eius
Per electionem ipsius excelsum
On croit en une citation cérémonieuse, où les habitants viendraient pour ressortir transformés. Personne n'en sait plus. C'est écrit, c'est tout.
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Si, par malheur, vous venez à vivre sur ces terres, il vous faut savoir que votre vie sera... Plus ou moins courte. Le saviez-vous ? Les marins ont étés tués, ils ont fini par savoir où étaient les parents de ces jeunes adolescents, si proches avec leur élevage de chevaux. C'est simple : ils sont le bétail.
Vous n'avez pas compris ? Les dires sont vrais. La malédiction est vraie. Toute personne ayant racine sur l'Île de Nao, prendra une forme de quadrupède avant que minuit sonne, à l'âge de seize ans. Vous ne me croyez donc pas ? Venez vérifier par vous-même...